Mi-hommes, mi-loups, les loups-garous sont les serviteurs de Gaïa, l'esprit associé à la Terre. Comme tous les changeurs de forme, ils luttent farouchement contre le Ver et ses serviteurs. Destruction de l'environnement, pollution, augmentation de la radioactivité sont pour eux autant de signes annonciateurs de l'apocalypse, début d'une éternité de désespoir où le Ver régnera en maître.
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Les loups-garous et d'une manière générale, tous les changeurs de forme, sont constamment déchirés entre deux mondes. Ni vraiment humains ni vraiment animaux, ils ne se sentent à leur place ni avec les uns ni avec les autres; liés à la fois au monde physique et à l'Umbra, ils n'appartiennent réellement à aucun. Même si seuls leurs semblables peuvent vraiment les comprendre, l'amour entre deux garous est considéré comme de l'inceste et fermement interdit.
De ce fait, la plupart des métamorphes ont au moins soit un parent purement humain — on les appelle dans ce cas homidés; c'est le cas le plus fréquent dans le monde moderne — soit un parent purement animal — chez les loups-garous, on les nomme lupus. Il arrive même souvent que les deux parents soient humains ou animaux, et que seul un lointain ancêtre ait transmis le trait: les enfants de garous ne sont pas toujours des garous, loin de là. Les changeurs de forme surveillent généralement leurs descendants de loin, dans l'espoir de voir naître un des leurs dans ces familles.
A cause de la disproportion entre les homidés et les lupus, essentiellement due à la disparition des grandes étendues sauvages et des animaux qui les peuplaient, les loups-garous s'affaiblissent. Ils sont de moins en moins nombreux à naître, et on commence à voir des signes de dégénérescence, particulièrement chez les Crocs d'Argent. La situation est d'ailleurs tout aussi mauvaise chez les autres espèces de changeurs de forme.
Parfois, il arrive que deux garous bravent l'interdit et aient un enfant. Ces métis sont invariablement stériles et portent des difformités physiques ou mentales, preuve supplémentaire aux yeux des métamorphes que ces unions sont contre nature. Les métis sont souvent méprisés et rejetés comme le rappel constant du péché de leurs parents. Malgré tout, ce sont ceux qui ont la meilleure compréhension de leur nature et le plus de facilité à utiliser leurs pouvoirs.
Entre hommes et animaux, les garous peuvent prendre plusieurs formes hybrides. La forme purement humaine est nommée homidé, et le loup représente la forme lupus. Le garou peut également adopter une apparence intermédiaire humanoïde, mais plus grande, plus poilue, nettement plus musclée, et avec une mâchoire surdéveloppée: la forme glabro. Il peut aussi prendre la forme d'une sorte de loup géant, l'hispo. Entre les deux, la forme médiane est appelée crinos: bien que vaguement humanoïde, le crinos est une bête gigantesque et poilue doté d'une queue, aux longs bras garnis de griffes puissantes et à la gueule garnie de crocs. C'est la forme préférée des garous pour le combat. Si le métamorphe porte des vêtements quand il se transforme, ceux-ci risqueront bien d'être déchirés, sauf s'ils ont été spécialement enchantés pour se fondre dans son corps (c'est ce que l'on appelle le rite de dédicace), auquel cas ils se transforment avec lui.
Le passage d'une forme à l'autre implique plus qu'une simple transformation physique. Un même garou pourra se montrer plus violent à mesure qu'il va vers l'hispo, car ses instincts évoluent en conséquence en parallèle de son corps. Bien qu'il puisse encore physiologiquement articuler des sons humains, le crinos devra faire un effort de concentration pour parler intelligiblement: il n'en aura pas envie, il aura envie de se battre. En revanche, les garous se comprennent toujours entre eux sans efforts.
Les changeurs de forme sont capables de guérir de la plupart des blessures courantes en à peine quelques secondes, du moment qu'ils sont sous d'autres formes qu'homidé. Seuls les dommages provoqués par le métal argent, le feu, ou encore les produits chimiques toxiques ou les radiations provoquent des blessures dites aggravées, qu'ils ne peuvent soigner ainsi. Il leur faut alors plusieurs jours et nuits de repos avant de retrouver la santé.
Là où un être humain serait mort, les métamorphes peuvent aussi souvent survivre, bien qu'ils soient si blessés qu'ils ne peuvent plus bouger, et qu'ils en gardent des cicatrices ou même des mutilations permanentes. Une blessure aggravée leur est cependant fatale dans cet état. Leurs capacités de régénération rendent également les garous particulièrement résistants aux maladies et aux poisons, du moins ceux qui ne sont pas directement issus du Ver.
Les changeurs de forme sont intiment liés à la Lune, et vivent au rythme de ses phases. Leur lune de naissance influe profondément sur leur caractère: c'est ce que l'on nomme l'auspice. Les Ragabash sont nés à la nouvelle lune. Les Théurges sont venus au monde lors du premier ou du dernier quartier. Les Philodox sont nés à la demi-lune, qu'elle soit croissante ou décroissante. Les Gaillards sont nés sous une lune gibeuse. Les Ahrouns, enfin, sont de la pleine lune.
En tant que métal lunaire, l'argent a une influence particulière sur les métamorphes. Outre le fait qu'il tend à contrer la gnose, son simple contact provoque des blessures particulièrement douloureuses et difficiles à guérir.
Deux traits sont particulièrement importants pour un garou, la gnose et la rage. La première représente le lien sacré du métamorphes avec Gaïa et le monde des esprits. Elle lui permet de pénétrer dans l'Umbra, de contacter des esprits, ou même de créer des fétiches, objets dans lesquels sont emprisonnés des esprits mineurs et qui acquièrent ainsi un pouvoir. La plupart des dons octroyés par les totems nécessitent pour le garou qui les emploie de faire appel à sa gnose. La proximité d'argent (le métal) diminue la gnose des garous.
La rage, d'un autre côté, est majoritairement antagoniste avec la gnose. Elle permet aux métamorphes de faciliter leurs transformations (surtout vers la forme crinos), les autorise à agir considérablement plus vite qu'un être humain, et leur permet d'agir même en étant grièvement blessés. Mais une rage élevée est un don à double tranchant. Non seulement le changeur de forme aura du mal à interagir avec les êtres humains et même avec les autres métamorphes, mais cela tendra à rendre plus difficiles ses interactions avec le monde des esprits (et s'il réussit malgré tout à appeler un esprit, celui-ci risque fort d'être empli de mauvaises intentions!).
Pire encore, les métamorphes risquent de s'abandonner à la rage et d'entrer en frénésie. Ils perdent alors tout contrôle intellectuel sur leurs actes, agissant par pur instinct — et cela signifie soit une fuite salutaire, soit un bain de sang... Un garou en frénésie adoptera automatiquement une des formes crinos ou majoritairement animales. Par ailleurs, s'il reste se battre, il risquera de se mettre à dévorer ses adversaires tombés au combat, même en présence d'autres ennemis. En outre, les garous affamés sont d'autant plus sensibles à la frénésie.
Toutes les émotions fortes sont susceptibles de faire plonger un changeur de forme dans la frénésie: la peur ou la colère bien sûr, mais également un sentiment d'humiliation ou encore un désir intense. Même la simple présence d'argent peut être un facteur déclencheur. Plus la lune est proche d'être pleine, et plus les garous peuvent faire appel facilement à leur rage — ce qui signifie également, plus ils risquent d'entrer en frénésie.
Il y a si longtemps que l'humanité découvrait alors à peine la culture et l'élevage, les loups-garous ont pris peur en voyant la population humaine augmenter sensiblement. Pendant trois mille ans, ils ont alors appliqué un contrôle des naissances radical: l'Impergium, un massacre impitoyable des humains "excédentaires". Bien que l'humanité n'ait pas gardé un souvenir conscient de cet épisode, il est resté ancré au plus profond de l'esprit humain, sous la forme d'une peur du loup incontrôlable. Les autres changeurs de forme n'ont pas pris part à ces tueries systématiques, et le délire n'est pas toujours aussi puissant en ce qui les concerne.
Quand un être humain voit un métamorphe sous forme crinos ou hispo, une terreur panique l'envahit, pouvant se manifester comme une pure catatonie, une fuite effrénée, ou encore une volonté de détruire cette "abomination". Souvent, la personne n'aura ensuite aucun souvenir conscient de la rencontre; en revanche, elle pourra faire des cauchemars ou éviter instinctivement l'endroit. Les témoins tendent à rationaliser ce qu'ils ont vu: le loup-garou en crinos deviendra peut-être un fou furieux portant un masque dans les récits, mais la peur reste...
Même sous forme humaine, les métamorphes ont du mal à tisser des relations sociales. Les humains évitent particulièrement ceux dont la rage est élevée, percevant la menace. C'est aussi la raison pour laquelle beaucoup perçoivent la nature sauvage comme un danger, et cherchent à l'apprivoiser ou à la détruire.
Comme ils savent qu'il existe tout un monde occulte et qu'ils ont souvent appris à voir au-delà des simples apparences, les créatures surnaturelles et les humains éveillés sont la plupart du temps insensibles au délire. De la même manière, les descendants humains de garous ne ressentent pas cette peur, car ils portent en eux une partie de l'héritage des changeurs de forme.
Etant hybrides entre deux espèces très sociales, les loups-garous accordent, sans surprise, une grande importance aux relations avec leurs semblables. La situation est sensiblement différente chez les autres espèces de changeurs de forme; les félins-garous en particulier sont nettement plus individualistes.
Les caerns présentent une grande importance aux yeux des métamorphes. Ce sont des lieux mystiques où le goulet avec l'Umbra est particulièrement faible, rendant ainsi les contacts avec les esprits et le passage vers et depuis le monde spirituel beaucoup plus faciles qu'ailleurs. Les garous tiennent leurs assemblées et pratiquent leurs rituels dans ces lieux où un peu de la pureté originelle de Gaïa a été préservée — cependant, il existe aussi d'abominables caerns du Ver où ses suppôts se réunissent pour fomenter leurs exactions. Souvent, les vieux changeurs de forme passent le restant de leurs jours dans un caern quand ils ne décident pas de retourner se mêler à la société humaine.
Hélas, ce même pouvoir sacré des caerns qui permet aux garous de s'unir avec le monde des esprits tend aussi à en faire des lieux riches en quintessence. Nombre de mages avides et peu scrupuleurs n'hésitent pas à attaquer les garous pour s'approprier un caern et en faire leur node magique, créant des tensions sans fin entre deux groupes qui n'ont vraiment pas besoin de cela...
Les loups-garous sont, et de loin, les plus nombreux des métamorphes. En fait, ils sont en grande partie responsable de la quasi-disparition des autres espèces de changeurs de forme, à la suite d'une guerre où ils entendaient éliminer ces "faux" serviteurs de Gaïa et assurer leur suprématie. Parmi les autres variétés, citons notamment les Bastet, des félins-garous.
Sur la plupart des points, ces autres métamorphes sont très semblables aux loups-garous, à ceci près que les différentes espèces ne sont pas interfertiles entre elles. Leur vision du monde est souvent un peu différente, ne serait-ce que quand ils ne sont pas issus d'animaux sociaux comme les loups, mais pour le reste, la plupart de ce qui est vrai pour les loups-garous le reste pour les autres.
Même s'ils restent les plus nombreux, les loups-garous sont eux aussi sur le déclin. Leur nombre ne cesse de diminuer et ils voient avec désespoir Gaïa se faire chaque jour détruire plus avant par la civilisation.
Ce sont les "races" de garous.
Cette tribu est à part, car elle a été corrompue par le Ver, et lui est devenue totalement dévouée. Tous ses membres sont déformés mentalement et souvent physiquement d'une manière horrible.
Ce sont les "pouvoirs" des loups-garous, mais ils sont trop nombreux et variés pour être décrits en quelques lignes ici.
De nos jours, ni les loups-garous ni les changeurs de forme en général n'ont plus guère d'influence sur le monde. Quand ils ne se préoccupent pas de leur seule survie au jour le jour, ils sont plus occupés à se battre entre eux qu'à tenter de contrer l'avancée du Ver ou à protéger Gaïa. Prisonniers de leur orgueil et d'un certain complexe de supériorité, la plupart refusent les alliances qui leur laisseraient peut-être une chance de victoire. Pleurant sur leur sort, ils partent perdants.
Ce que beaucoup ne réalisent pas — ou refusent de voir, — c'est que les loups-garous sont en grande partie responsables de la situation actuelle. A cause du souvenir de l'Impergium, l'humanité a voulu toujours plus contrôler son environnement naturel pour en faire un espace protégé. La Technocratie est issue de ce besoin de sécurité, et avec elle, la science omniprésente et ses excès, qui ont entraîné l'essor du Ver. Les métamorphes ont beau blâmer les vampires pour l'urbanisation incontrôlée, ce sont bien les humains eux-mêmes qui en sont à l'origine, par l'intermédiaire des Technomanciens. Et la faute en incombe aux garous.
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Dernière modification: 19 juillet 2004.